Le souvenir écran est un concept issu de la psychanalyse, introduit par Freud, qui désigne un souvenir d’enfance :
• très précis en apparence
• souvent banal, neutre, voire anodin
• mais qui prend une place disproportionnée dans la mémoire
Ce souvenir agit comme un écran :
il masque ou recouvre une expérience plus chargée émotionnellement, souvent difficile, dérangeante ou inassimilable pour l’enfant.
Autrement dit :
ce n’est pas forcément un faux souvenir, mais un souvenir utilisé par le psychisme comme protection.
Quand un événement est trop intense pour être compris ou intégré — peur, honte, confusion, violence, sexualité précoce, séparation brutale — le psychisme peut :
• déplacer l’émotion vers une scène plus supportable
• conserver un détail périphérique
• transformer l’événement pour le rendre moins menaçant
Le souvenir écran devient alors :
• un compromis entre mémoire et protection
• une trace acceptable là où la réalité brute était insoutenable
Il peut ĂŞtre vrai dans sa forme, mais trompeur dans sa fonction.
Une personne se souvient très nettement :
« Je suis assis sur un trottoir, il fait chaud, je regarde une fourmi sur un mur. »
Souvenir neutre… mais qui revient étrangement souvent, isolé des autres souvenirs d’enfance.
Parfois, ce souvenir est associé, en arrière-plan, à :
• une dispute violente à l’intérieur de la maison
• une angoisse diffuse
• une scène que l’enfant n’avait pas les ressources pour nommer
Le souvenir écran devient alors le point d’ancrage visible d’un vécu invisible.
Quand une expérience est trop intense, le cerveau ne la stocke pas normalement.
La peur prend le relais
et la mémoire ne parvient plus à organiser l’histoire.
Il peut rester :
• une image très nette
• un détail précis
• mais sans accès à l’émotion réelle
Chez l’enfant, c’est encore plus vrai :
il vit des choses avant mĂŞme de pouvoir les nommer.
Le souvenir écran serait alors une forme de reconstruction,
une trace plus facile à porter qu’une réalité trop confuse ou trop douloureuse.
Sans jamais pouvoir l’affirmer avec certitude, certains indices peuvent alerter :
• Souvenir isolé, répétitif, très visuel
• Peu d’émotion apparente, mais une étrangeté diffuse
• Décalage entre l’importance donnée au souvenir et sa banalité
• Présence de flou autour du contexte global
• Résistance ou impossibilité à aller plus loin dans le souvenir
Mais attention :
👉 Tous les souvenirs précis et neutres ne sont pas automatiquement des souvenirs écrans.
Beaucoup sont simplement… des souvenirs.
C’est essentiel.
Un souvenir écran n’est :
• ni une preuve de violence
• ni une certitude de traumatisme
C’est une hypothèse thérapeutique, une piste de lecture, jamais un diagnostic automatique.
Le danger serait de forcer artificiellement des interprétations ou de chercher coûte que coûte un événement caché.
Mais l’inverse peut aussi être vrai :
minimiser trop vite peut empêcher de voir des vécus réellement inacceptables encore inaccessibles à la conscience.
Tout se joue dans la nuance.
Plutôt que de chercher à « décoder » un souvenir, on observe :
• Que se passe-t-il quand j’y repense ?
• Que ressent mon corps ?
• Y a-t-il des tensions, des absences, des peurs diffuses ?
• Ce souvenir revient-il dans certains contextes précis ?
Ce n’est pas le souvenir en lui-même qui est la clé,
mais la manière dont il résonne dans le présent.
Et souvent, c’est le corps, plus que le récit, qui indique la charge réelle.
Un souvenir écran est :
• un souvenir réel ou reconstruit
• qui sert de protection
• pour éviter l’accès direct à une expérience émotionnellement trop lourde
Il n’est ni à idéaliser, ni à dramatiser
Il s’explore avec délicatesse, douceur et accompagnement sécure si besoin.
Nathanaël
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